Le Cercle Tocqueville de Lyon - La Rose et le Goupillon d'Alain Eck

Derrière ce titre évocateur le journaliste Alain Eck met en lumière un courant de pensée souvent mal connu mais néanmoins essentiel de l’histoire politique lyonnaise : le Cercle Tocqueville

Ce mouvement né à la fin des années 50 de la lutte contre la guerre d’Algérie et de la volonté de femmes et d’hommes de rénover en profondeur les structures de notre pays, a pris forme à Lyon, sous l’impulsion de figures ancrées dans l’identité de cette Cité. Tel Alban Vistel, Héros de la Résistance, libérateur de Lyon ou encore Claude Bernardin, avocat engagé que j’ai bien connu et qui fut, dans la seconde moitié du 20e siècle, l’un des responsables politiques les plus importants du socialisme lyonnais aux côtés de Justin Godart ou André Philip.

Animés par des idéaux d’égalité des droits, de justice et de paix, ces militants qui s’étaient reconnus dans le courant réformateur mendésiste puisaient leur inspiration dans le meilleur de la tradition humaniste lyonnaise. Une tradition qui s’est toujours nourrie des échanges entre une pensée religieuse et intellectuelle soucieuse de changer le monde par le dialogue, l’ouverture et l’intelligence. Et il est vrai qu’on ne peut qu’être frappés par la diversité et la richesse des expériences menées sur plus de deux siècles à Lyon. Avec des personnages aussi importants que Frédéric Ozanam, le père Antoine Chevrier, Pauline Jaricot ou encore Marius Gonin, pour n’en citer que quelques-uns, notre Cité a toujours été le berceau d’une réflexion de l’église puisée aux sources de l’encyclique sociale rerum novarum.

Au même titre que la Chronique sociale de France, le Témoignage Chrétien, Economie et Humanisme ou encore la revue Esprit, le Cercle Tocqueville a ainsi marqué un pan entier de l’histoire politique, intellectuelle et spirituelle de notre ville. Celles et ceux qui prirent part à cette riche aventure ont incarné cet esprit lyonnais et écrit quelques-unes des plus belles pages de cette vaste famille de pensée également connue sous le nom de "deuxième gauche".

Au-delà de l’expérience réformatrice et progressiste révélée au terme d’un travail d’historien remarquable et passionnant, l’auteur nous montre ce que furent la place et l’influence du Cercle Tocqueville et il nous interroge sur l’héritage de ce mouvement en posant une question simple : Et maintenant ?